Jacques

 Jacques HARNOIS

75 ans, Retraité

Artérite oblitérante des membres inférieurs - Cardiopathie hypertensive




J’ai été diagnostiqué d’une AOMI (artérite oblitérante des membres inférieurs) distale en 2012, d’une cardiopathie hypertensive, d’un diabète de type II. 
J’ai longtemps été dans le déni de la maladie mais le suivi m’a fait prendre conscience des choses, d’en parler, et le choix des mots employés, m’a aidé.
Hospitalisé fin 2018 pour un purpura, grippe compliquée et détresse respiratoire en réanimation. Un séjour de quatre semaines au centre de rééducation vasculaire de Bois-Gibert m’a fait prendre conscience du sérieux de la situation. Après une période d’amélioration, aggravation, claudication et pose d’un stent iliaque primitive et l’artère fémorale.
Ça a été pour moi un choc de me sentir diminué, souvent des baisses de moral me minent. D’avoir perdu de l’autonomie, de ne plus pouvoir partir au soleil les mois d’hiver, m’attriste.
J’ai arrêté le golf parce que je ne marche pas vite entre chaque parcours et d’être « emmerdé » par les gens derrière qui poussent et qui « gueulent » parce qu’on ne va pas assez vite, ça a été une des raisons pour laquelle j’ai arrêté le golf, mais j’aimais bien. 
J’ai maintenant un suivi régulier de ma tension artérielle, je poursuis régulièrement à raison de deux fois par semaine la rééducation vasculaire sur tapis. Cela me donne l’impression d’un suivi privilégié. Depuis que je suis suivi, je me sens plus en sécurité avec le sens des réactions qui est rapide et ça j’apprécie vraiment. 
J’ai une grande confiance en vous, vous avez pris des décisions rapides, vous m’aidez à prendre des rendez-vous.  
Je n’arrive pas à comprendre que je suis malade, même maintenant. C’est mon corps qui me dit que je suis malade, c’est vrai que je ne peux plus faire ce que je veux faire ou envie de faire. Le déclencheur, ce sont les mots employés. Je n’ai jamais tellement bu beaucoup d’alcool mais maintenant je ne bois que de l’eau. Le poids, j’ai toujours à en perdre bien que je n’ai pas l’impression de manger beaucoup. 
Le séjour en rééducation à Bois-Gibert m’a fait du bien et m’a fait vraiment prendre conscience de la maladie. Le plus difficile c’est d’avoir des maladies sans symptômes graves. Le diabète, il n’y a pas de symptômes, je suis malade du diabète, c’est sournois. La tension artérielle c’est pareil jusqu’au jour où…
La dernière fois, j’ai fait un Doppler cervical, quand l’angiologue m’a dit que j’avais fait un petit AVC, je me suis rappelé que j’avais dû effectivement faire un petit AVC car j’ai un manque d’équilibre et ça, ça me fait peur, ça fait vraiment peur. 
Tout ça pour dire que malgré tous ces petits symptômes, je n’ai pas l’impression d’être malade. Ce qui m’ennuie en plus de cette maladie, c’est que je ne peux plus faire ce que je veux faire, c’est-à-dire, voyager, prendre l’avion, marcher comme je voudrais même si je me force à marcher. Jamais je ne louperai une séance de rééducation à la marche parce que je trouve que c’est tellement important, ça c’est vraiment bien ces séances pour nous, ça nous oblige en plus. Pendant presque un an où il a plu, je n’avais pas envie de sortir, les seuls moments où je sortais c’était pour la marche nordique pour se connecter à la nature, voir des endroits superbes. La couleur verte c’est bon pour la santé, c’est apaisant et ressourçant.
Et je fais aussi partie d’une association qui s’appelle « l’outil en main », c’est une association qui permet aux enfants de 9 à 14 ans de découvrir les métiers de l’artisanat. Je m’investis pas mal car j’ai un atelier coiffure. On est plusieurs, ça fait 2 ans que l’association est créée, je suis sur le projet depuis 4 ans. Ça a du sens. Les enfants viennent et ils peuvent dire : soit « jamais je ferai ça » ou en fait « je veux faire ça ». Sur une année scolaire, ils passent dans tous les ateliers. Un garçon peut très bien faire de la coiffure et de l’esthétique ou de la couture, et une fille de la charpente, ou couvreur. Je l’ai vu mercredi, c’est le sourire des parents et des enfants quand ils viennent chercher leurs enfants et c’est toujours magnifique de voir ça. Ça a du sens dans le partage et ça m’occupe. 
Il y a la maladie, mais ça ne m’empêche pas de faire ça. 
Je vais partir en voyage, c’est la première fois que j’y vais en voiture, je descends à Tamaris dans le midi. D’habitude j’y vais en avion ou en train. Ça m’oblige à sortir de ma zone de confort et je vois que c’est possible. Quelquefois, on peut avoir l’impression que la vie est terminée et qu’elle ne vaut plus le coup de vivre, je me bats contre ça. 
On a toujours besoin de reconnaissance, que ce soit professionnel ou autre, ça fait partie des moteurs de la vie. 
Le fait de faire partie de l’association La Riche de Cœur, ça m’a redonné un petit coup de boost, c’est très drôle. 

Devise :
Quelquefois, on peut avoir l’impression que la vie est terminée et qu’elle ne vaut plus le coup de vivre et ça, je me bats contre ça. 
Il y a la maladie, mais ça ne m’empêche pas de me connecter à la nature, de voir des endroits superbes, et faire découvrir les métiers de l’artisanat aux jeunes m’apporte beaucoup de joie, la reconnaissance, ça fait partie des moteurs de la vie.