Hubert LEGENDRE
75 ans, retraité
Quadruple Pontage Coronarien
Quand on m’a appris que j’avais fait deux attaques, je suis tombé des nues, c’était brutal, je ne m’étais rendu compte de rien.
C’est le cardiologue qui me l’a dit lorsque j’ai voulu faire un test d’effort à la demande de mon médecin traitant pour le certificat d’aptitude à la randonnée.
C’était un jeudi à 16 h : il prend la tension et fait l’électrocardiogramme. Il me dit « vous avez fait un infarctus ». Il me demande si j’étais fatigué, si j’avais des douleurs dans la poitrine mais rien. Et il me dit « vous en avez même fait un deuxième ».
C’est vrai que mon père a eu des pontages, et j’ai un frère qui est décédé à 47 ans.
Il m’a demandé si je voulais aller à la clinique ou à l’hôpital. J’ai choisi la clinique, c’était en 2015, et là tout s’enchaîne. Il a appelé et 15 minutes plus tard, ils ont rappelé en disant « ce sera ce soir à 18 h ». J’ai fait tous les examens, puis ils m’ont gardé pour la nuit :« on vous garde par précaution » et le lundi matin : table d’opération. J’ai donc été opéré dès le lundi. Je n’avais pas d’appréhension, le chirurgien m’a dit : « on va faire un pontage ».
Je me suis réveillé, puis à 7 h du matin, j’étais sur la table d’opération. Il est venu me voir à 12 h, j’étais déjà réveillé. On discute et il me dit qu’il a fait 4 pontages Pourtant c’était un seul normalement. Mais ça s’est bien passé, pas de souffrance. Enfin ça tire un peu mais aucune anxiété, rien du tout. Je suis resté une semaine à la clinique puis je suis allé en rééducation à Bois-Gibert. Alors là, Bois-Gibert, c’est le paradis, on est chouchouté, on fait de la marche, on fait beaucoup d’activités.
Retour à la maison : je suis resté 3 mois sans reprendre la rando mais il fallait quand même que je fasse du cardio : j’ai continué ½ h de marche par jour pendant 3 mois. Je suis retourné voir le cardiologue et depuis, c’est tous les 6 mois.
Je n’ai jamais ressenti quoi que ce soit, pas de douleur, rien, même après. J’avais dû faire cette attaque pendant le sommeil, certainement.
J’étais en confiance, j’ai remercié le cardiologue.
J’ai été policier, j’ai vécu des choses pas drôles. J’ai été marié avec une épouse très jalouse qui faisait des scènes pour rien, c’était difficile à gérer. Mais je ne vais quand même pas lui mettre ça sur le dos.
Après ? Tout s’est bien passé. Bois-Gibert, c’est exceptionnel mais on fait attention, on n’en ressort pas comme ça. Je fais même plus de rando qu’avant, la semaine, le week-end, et ma compagne marche aussi.
A l’âge que j’ai, 75 ans, je suis bien. Je vais aux randos par plaisir, je me suis investi dans le club.
Ma devise : prendre la vie du bon côté, ne pas faire d’abus. Enfin, on peut en faire un peu mais il ne faut pas que ça devienne une coutume.
Je viens du Sud-Ouest, on est une fratrie de 10, on s’entend tous bien et c’est vrai qu’on est assez joyeux. La famille, c’est le socle.
Maintenant je vieillis, j’ai mon fils et ma fille, je suis bien en ce moment, je suis heureux.
J’ai divorcé en 2017, il faut s’en remettre, c’était juste après l’intervention. Ça a continué, l’opération a mis les choses au clair, je savais ce que je ne voulais plus, j’ai fait le rapprochement. J’étais à la retraite, mais quand elle a recommencé, je ne voulais plus de ça.
Je voulais vivre seul, tranquille, faire ce que je veux.
Mon amie, je l’ai rencontrée à La Riche, on discutait. Moi, je ne voulais pas me remettre en couple, j’étais divorcé.
Devise :
Je profite de la nature, j’adore ça, rencontrer des chevreuils, profiter des paysages.
J’apprécie plus la vie ! Je suis un mec heureux ! Merci à la médecine, je garde un très bon souvenir de la clinique, j’ai été bien soigné.